Attentat déjoué à Villejuif, deux églises visées

Selon le premier ministre cinq attentats ont déjà été déjoués depuis janvier. Mercredi, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a annoncé qu'un attentat avait été évité dimanche dernier. Explications.

 

Le meurtre d'Aurélie Châtelain.

Dimanche 19 avril. Le matin Aurélie Châtelain est retrouvée morte sur le siège passager de sa voiture en feu à Villejuif (dans la banlieue parisienne). Elle aurait succombé d'une blessure par balle.

 

Un attentat « fortuitement déjoué ».

Sid Ahmed Ghlam, un algérien venu en France faire des études d'informatique appelle le Samu dimanche 19 avril à 8h50. Il déclare avoir été blessé à cause d'un vol à main armé dont il aurait été victime chez lui à Paris. Il est blessé à la jambe.
Suite à ces déclarations une enquête est ouverte et les enquêteurs découvre la voiture de l'homme qui contient un gyrophare, des traces de sang et un sac. Ces découvertes, le comportement suspect de l'individu et son refus d'ouvrir la voiture poussent les autorités à effectuer à une perquisition, c'est alors qu'ils découvrent des armes automatiques, des armes de poing, des gilets par-balles des munitions, du matériel informatique, de l'argent et des documents. Ces documents établissent un lien avec Sid Ahmed Ghlam, Al-Qaïda et l'État Islamique, ils indiquent aussi que deux églises de Villejuif étaient visées. Un attentat avait été préparé avec une précision toute particulière.

 

Le lien entre le meurtre et l'attentat.

Sid Ahmed Ghlam serait bien le meurtrier d'Aurélie Châtelain, il se serait blessé en tentant de voler sa voiture. Les éléments concordent puisque la jeune femme a été tuée à Villejuif, lieu où l'homme prévoyant de commettre l'attentat.

 

L'homme était connu et sous surveillance.

L'homme faisait l'objet d'une fiche S (comme sûreté), il était sous surveillance policière discrète. Il était connu des services de renseignement pour des « velléités de départ en Syrie ». Il avait fait un voyage d'une dizaine de jours en Turquie en 2015 et des vérifications avaient été effectuées en 2014 et en 2015 sans pour autant révéler « d'éléments susceptibles de justifier l'ouverture d'une enquête judiciaire » selon Bernard Cazeneuve.

 

Les catholiques étaient clairement visés.

Cette attaque évitée visait deux églises et donc de manière évidente la religion catholique. Thibault de Montbrial (un avocat spécialiste du terrorisme) a rappelé que « les chrétiens sont parmi les premières cibles des islamistes ». Manuel Valls a lui-même déclaré que « ce sont les chrétiens, les catholiques de France qui étaient visés », il a aussi dit que « vouloir s'en prendre à une église, c'est vouloir s'en prendre à un symbole de la France ».
Les évêques de France ont appelé, lors d'un communiqué, à « ne pas céder à la peur » et à « l'apaisement ».
Ces événements ont au moins le mérite de permette une prise de conscience sur le fait que les chrétiens partout dans le monde sont une cible privilégiée du terrorisme et qu'ils en souffrent énormément. On pense tout particulièrement aux chrétiens d'Orient. Certains se rendent compte que les chrétiens peuvent aussi être des victimes.

 

Les forces de l'ordre sous pression

En effet les forces de l'ordre sont épuisées par le plan Vigipirate qui dure depuis janvier. Ils sont sous une pression constante et expriment leur exaspération. Les forces de police sont indispensables et font un travail remarquable mais ces trop fortes contraintes, qui les poussent à l'épuisement, peuvent engendrer des erreurs de la part de la police et des services de renseignement.

 

Pour finir nous souhaitons adresser nos plus sincères condoléances à la famille d'Aurélie Châtelain qui aurait malgré elle permis de sauver de très nombreuse vies.

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