Rostow, un économiste, a défini différentes vagues d'industrialisation des pays. Tout d'abord il y a les pays de la première vague comportant la Grande-Bretagne et la France, puis l'Allemagne et les États-Unis forment les pays de la seconde vague, les pays de la troisième vague sont le Japon et la Russie et enfin, on peut dire aujourd'hui que l'Inde et la Chine forment la quatrième vague.
Rostow définit le « take-off » d'un pays lorsque son taux d'investissement est supérieur à 10 % du revenu national, cela correspond en fait à l'étape de décollage de l'économie d'un pays.
Nous nous intéresserons particulièrement au take-off intervenus lors du XIXème siècle, et ce en cinq parties.

Aujourd'hui nous analysons le développement économique de la Grande-Bretagne.

La bourse de Londres

La bourse de Londres

Il faut d'abord savoir qu'au début du XVIème siècle la Grande-Bretagne est en retard par rapport aux autres pays mais elle est très en avance au début du XIXème siècle car elle joue sur la modernité. Elle met en place un système démocratique, elle favorise les recherches scientifiques et les innovations...
On date le take-off de la Grande-Bretagne entre 1780 et 1820.

Au XIXème siècle la Grande-Bretagne connaît deux spécialisations. La première est une priorité à l'industrie. Tout d'abord en 1815 sont votées les « Corn Laws » qui consistent à subventionner l'agriculture britannique, mais pour Cobden (un économiste qui prend la suite de Ricardo pour un combat qui va mener au libre-échange) il faut sacrifier l'agriculture pour l'industrie car c'est là où les  britanniques sont les plus fort. Il faut acheter donc le blé aux autres (car cela coûte moins cher) afin de profiter du différentiel pour aider l'industrie. Ainsi en 1846 sont votées les « Anti-Corn Laws », les Corn Laws sont donc supprimées. C'est le début de la révolution industrielle en Grande-Bretagne, le pays devient une puissance industrielle.
De plus les britanniques mettent en place le libre-échange mais le problème est qu'ils sont un peu seuls dans cette logique à cette époque là, de plus ils sont craints par les autres sur le plan économique. Malgré tout le Grande-Bretagne signe avec la France le traité Chevalier-Cobden en 1860 : c'est un accord bilatéral de libre-échange, mais les industriels français y sont opposés car ils ont moins d'avance que les anglais. Finalement la France va bel et bien être inondée par les produits britanniques. Ce traité ne résistera pas à la Grande Dépression de 1870-1890 et, dès 1873 il est partiellement abolit en France, la Grande-Bretagne de son côté ne renouvellera pas le traité en 1881.

La deuxième spécialisation des britanniques est la finance. En 1844 il y a le « Peel Act », cette loi vise à établir un taux fixe à la Livre Sterling, tous les pays vont ensuite imiter la Grande-Bretagne. On entre alors dans un système sans inflation, avec une stabilité monétaire.
Mais c'est surtout à partir de 1880 que le pays se spécialise dans la finance car il remarque que les services sont plus lucratifs que l'industrie. Ainsi les banques britanniques investissent plus sur la finance internationale que sur leur industrie, celle-ci va donc progressivement décliner au profit de la finance.

A la veille de la Première Guerre Mondiale la Grande-Bretagne est très puissante sur la plan économique, 60 % des échanges internationaux se font en Livre Sterling.

 

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