Les journaux de gauche dans la trourmente

On sait que les journaux connaissent de manière générale quelques difficultés, notamment à cause d'internet.
Cependant force est de constater que les journaux de gauche sont particulièrement touchés.


Le Monde.

La diffusion du quotidien, que l'on pourrait classer plutôt centre-gauche, connaît une baisse non négligeable depuis plusieurs années. Sa diffusion était de 328 655 exemplaires en 2007 contre 298 529 en 2014. En 2010 les dettes du journal s'élevaient à 94 millions d'euros. La même année Le Monde cherche 10 millions d'euros pour éviter la cessation de paiement, suit à cette grave crise le quotidien est racheté par le trio de Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Xavier Niel. Malgré ce rachat Le Monde connaît depuis 2014 de nombreuses contestations en interne, ainsi que des démissions.

L'Obs.

L'audience de l'hebdomadaire de gauche est légèrement en baisse mais se maintient relativement bien. Cependant le journal essuie des pertes de plus en plus conséquentes : 3 millions en 2011, 5 millions en 2012 et 10 millions en 2013. Le propriétaire de L'Obs est obligé d'investir 17 millions d'euros dans son journal pour équilibrer le comptes, il cherche aussi des investisseurs pour obtenir 5 à 6 millions d'euros. Finalement, en 2014, 66 % du capital de l'hebdomadaire est racheté à hauteur de 13,4 millions d'euros par le même trio Bergé-Pigasse-Niel

Libération.

Libération, ce quotidien de gauche, fait face à une diffusion en chute libre depuis les années 2000 : 174 310 exemplaires en 2001 mais plus que 93 781 en 2014. Le journal a donc de gros problèmes financiers, il a de plus subit une grave crise interne en 2014, année durant laquelle des rumeurs de dépôt de bilan circulaient.

Marianne.

Cet hebdomadaire de gauche connaît une crise des ventes depuis 2012 : -9,6 % en 2012 et -20,60 % en 2014. Cela s'accompagne logiquement d'une crise de ses revenus : 3 millions d'euros de pertes en 2013.

L'Humanité.

Quotidien de gauche communiste, L'Humanité connaît des difficultés financières et une baisse des ventes depuis de nombreuses années. Le journal a souvent dû faire appel au soutien des militants afin de ne pas déposer le bilan. En 2009 douze chanteurs ont même offert chacun une chanson au quotidien pour le soutenir financièrement, Renaud et Noir Désir y ont notamment participés.

Charlie Hebdo.

Le tristement connu hebdomadaire satirique était confronté à de grandes difficultés financières avant l'attentat du 7 janvier 2015. En effet en 2014 le journal était tiré à 45 000 exemplaires chaque semaine mais ne réussissait à en écouler que 30 00 alors qu'il avait besoin de 35 000 exemplaires vendus pour ne pas avoir de pertes. En novembre 2014 Charb avait d'ailleurs fait un appel au don pour que Charlie Hebdo survive. Il faut aussi savoir que l'hebdomadaire détient une dette importante : près de 100 000 euros en 2014. L'attentat qu'a subit Charlie Hebdo, dans tout ce qu'il a d'horrible, fut tout de même une manne financière pour le journal. Le numéro sorti le mercredi suivant est tiré à plus de huit millions d'exemplaires et l'hebdomadaire passe en moins d'un mois de 10 000 à 220 000 abonnés.

Le Canard enchaîné.

Le Canard enchaîné est un hebdomadaire de gauche satirique et contestataire. On observe une nette baisse de la diffusion du journal depuis 2011 : 504 748 exemplaires cette année contre 399 567 en 2013. Cependant la publication du journal est peu onéreuse et Le Canard enchaîné continue de faire des bénéfices, il s'en tire finalement à peu près bien.

Alternatives économiques.

Comme son nom l'indique Alternatives économiques et un hebdomadaire de gauche qui traite d'économie. C'est aussi le journal qui s'en tire le mieux parmi la liste que nous vous avons dressé. En effet la diffusion du journal est en hausse et il s'en sort bien sur le plan financier. Il faut dire aussi que l'hebdomadaire est particulièrement conseillé par les professeurs et les établissements pour les étudiants en économie.


Toutes ces difficultés que rencontrent les journaux de gauche s'expliquent en partie par le mandat de François Hollande qui entraîne un détournement du peuple de la gauche. Mais ces difficultés ne sont pas nouvelles et commencent souvent avant le mandat de Hollande. Donc cela traduit peut-être aussi une sorte de « droitisation » de la société française. On remarque par exemple que Valeurs Actuelles, hebdomadaire partisan d'un droite forte, peut se réjouir d'une augmentation significative de ses ventes.

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